Roy et Leroy n’avaient plus la cote en 1793
« Faisons table rase du passé ! » comme le braillaient les révolutionnaires de tous poils : table rase de l’édifice d’Ancien régime et « régénération » de tous les mots pouvant en conserver le souvenir. Les patronymes n’ont pas été épargnés, surtout quand les plus indécrottables sans-culottes portaient « le nom infâme de Roy ».
Ces changements d’état civil étaient naturellement consignés dans les registres de la mairie en présence de témoins. Le premier exemple nous vient d’Aulnay en Charente-Maritime, où le citoyen Louis François Roy a régénéré son identité en « Mélèze Legerme », le 30 avril 1794. Ce prénom de « Mélèze », pour le moins saugrenu, a été emprunté au 17 germinal (6 avril) du calendrier républicain, où tous les saints catholiques ont dû céder la place à des « Chiendent » (11 février), « Topinambour » (3 novembre) et autre « Fumier » (28 décembre) du plus bel effet.