Ministères de subversion
« Soyez partiaux(…). Ayez un préjugé favorable pour la femme contre le mari, pour l’enfant contre le père, pour le débiteur contre le créancier, pour l’ouvrier contre le patron, pour l’écrasé contre la compagnie d’assurances de l’écraseur, pour le malade contre la sécurité sociale, pour le voleur contre la police, pour le plaideur contre la justice. » Cet extrait de la « Harangue à des magistrats qui débutent » commise en 1974 par un substitut membre du syndicat de la magistrature(SM) est à rapprocher de cette déclaration du sénateur Jean-Pierre Michel, co-fondateur dudit syndicat et rapporteur de la loi Taubira sur le mariage homosexuel : « Ce qui est juste, c’est ce que dit la loi. La loi ne se réfère pas à un ordre naturel. Elle se réfère à un rapport de force à un moment donné. C’est le point de vue marxiste de la loi.»
En effet, ce texte et cette déclaration illustrent merveilleusement à eux deux l’une des principales et des plus dangereuses caractéristiques de la pensée gauchiste, que l’on pouvait déjà discerner chez Rousseau , à savoir sa perpétuelle oscillation entre l’anarchisme et le totalitarisme : d’un côté entreprise systématique de destruction de ce qui est considéré comme procédant de l’ordre ancien, ringard et bourgeois : autorité de l’Etat, famille, ordre, structures sociales, corps intermédiaires ; de l’autre, vision totalitaire et oppressive de la force de la loi, dès lors que celle-ci émane d’un gouvernement gauchiste.
C’est dans cet environnement idéologique que nous vivons en France : le projet de réforme pénale inspiré de l’esprit des « juges rouges » du SM d’une part et la mise en application de la loi portant son nom, d’autre part, constitue une sorte de « synthèse oxymorique » des deux pôles de pensée évoqués précédemment : dans le même élan, on vide les prisons, on fait preuve d’une complaisance inouïe à l’égard des voyous, des voleurs, des violeurs , des dealers et des casseurs, et on méprise, on ridiculise, on réprime toute forme d’opposition à un projet puis à une loi (loi instituant le mariage homosexuel) élaborée par les « forces de progrès », elle-même d’essence fondamentalement subversive et anarchisante.