Bernanos, une âme chevaleresque
Philippe Dufay, dans son « Bernanos », et Eric Benoit, dans son « Bernanos, littérature et théologie », célèbrent de la meilleure des façons, c’est-à-dire en publiant chacun leur bouquin, le 65ème anniversaire de la mort du « chevalier égaré dans un monde qui ne lui correspond pas », comme le dit joliment Diane Gautret, dans le bel article qu’elle leur a consacré (1) :
Bernanos ! On ne peut songer à meilleur exemple pour tenter de saisir les liens possibles entre littérature et théologie.
Son œuvre romanesque est sous-tendue par la théologie du christianisme, singulièrement par le dogme de la communion des saints où toute l’humanité est constituée en un grand Corps mystique où se joue l’histoire du Salut, et où la souffrance des uns peut contribuer à la rédemption des autres. La structure même de la narration romanesque est en correspondance avec ces schèmes théologiques. On prêtera notamment attention au traitement particulier de la chronologie où certains instants narratifs sont à l’intersection du temps et de l’éternité.