Harcèlement sexuel et le « Tout Judiciaire »
Intéressant article à lire sur le site Atlantico qui, s’il ne solutionne pas le problème législatif français, donne de bonnes bases pour poser un débat pertinent sur ce problème, et notamment sur les probables dérives d’un « Tout Judiciaire » :
[…]Ce « tout-judiciaire » modèle-t-il, en retour, les conceptions sociales ou politiques ?
C’est un paradoxe : les politiques affirment se méfier du « gouvernement des juges » et de l’immixtion des juges dans la vie publique –pour cette raison (et d’autres), ils refusent que la Constitution reconnaisse l’existence d’un Pouvoir judiciaire-, mais d’un autre côté, ces mêmes politiques votent sans cesse de nouvelles lois ; de telle sorte que le juge s’immisce dans le débat philosophique, sociologique et historique. L’exemple le plus remarquable, ce sont les lois sur la négation du génocide arménien que le Conseil Constitutionnel a retoquées en début d’année. Pourquoi les tribunaux –et non pas des historiens- doivent-ils prendre position sur l’existence de ce massacre et l’identité de ses auteurs, bien avérés par ailleurs ?
Ensuite, la dictature des bons sentiments explique qu’on finisse par retirer le droit aux gens d’être bêtes. Avant d’être scandaleux, les propos de celui qui nie les génocides arménien ou juif sont stupides. On a fait au négationniste Faurisson et à ses idées idiotes une extraordinaire publicité qui aura alimenté les esprits aussi faux que le sien.
Dans une démocratie, le droit à la sottise est quasiment naturel et constitutionnel. On ne peut pas renvoyer quelqu’un devant le tribunal à chaque fois qu’il a un comportement déplacé ou qu’il tient des propos stupides. […]