La police arrête le braqueur, la Justice le libère
La cour d’appel de Grenoble a décidé vendredi 13 juillet de la remise en liberté sous contrôle judiciaire de Monsif Ghabbour, le second braqueur présumé du casino d’Uriage dont le comparse avait été tué dans un affrontement avec la police en juillet 2010, déclenchant des émeutes urbaines à Grenoble, a-t-on appris auprès de son avocat.
[…] Le contrôle judiciaire du braqueur présumé âgé de 27 ans l’oblige à résider hors du département de l’Isère. En outre, « la cour a estimé qu’il n’était pas nécessaire de le placer sous bracelet électronique », s’est félicité l’avocat alors que lors d’une première audience en juin, la chambre de l’instruction avait demandé une enquête de faisabilité sur une possible assignation à résidence sous surveillance électronique.
Monsif Ghabbour doit sortir vendredi après-midi de la maison d’arrêt d’Aiton, en Savoie. Il y avait été placé en détention provisoire le 13 décembre 2010 par décision du juge des libertés et de la détention, un peu plus de trois mois après une première interpellation, qui s’était soldée par sa remise en liberté.
» La police arrête et la justice libère »
« Cette décision est absolument hallucinante », s’est étranglé le secrétaire général de Synergie-officiers Patrice Ribeiro. « A une époque où les pouvoirs publics prétendent vouloir lutter contre l’extrême violence et les armes de guerre, le message envoyé par le magistrat, c’est la permissivité », a-t-il poursuivi.
« Les bras m’en tombent », s’est insurgé le secrétaire général adjoint d’Alliance (2e syndicat des gardiens de la paix), Frédéric Lagache :
« Nous ne savons plus quoi dire. La police arrête et la justice libère. A quoi sert le travail de la police? Ce n’est pas comme cela que les citoyens seront sécurisés dans notre pays ».
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