Flambée des prix du blé, du maïs, du riz …. et des rues ?
Nous faisons une petite incartade à notre actualité qui se veut nationale et régionale pour revenir, pendant quelques instants, sur les évènements silencieux qui se trament à quelques milliers de kilomètres de chez nous et qui risquent, un jour ou l’autre, d’apporter leurs lots de complication au sein même de la France.
Où l’on reparle des émeutes de la faim … lesquelles pourraient bien revenir à marche forcée, compte-tenu de l’ampleur de la crise actuelle et de la flambée des prix des matières premières alimentaires. Le tout risquant de s’emballer.
La flambée des cours du blé et du maïs de ces dernières semaines ravivent en effet les inquiétudes des analystes, lesquels redoutent une hausse galopante des denrées alimentaires, lesquelles pourraient pousser les gens dans la rue. Il est vrai que quand on n’a plus rien à perdre …
Ainsi, ne serait-ce qu’au Soudan, le taux d’inflation s’est envolé en juin dernier pour atteindre 37,2% contre 30,4% en mai . Précisons que le taux n’était que de 15% en juin 2011.
Les prix du transport et des produits alimentaires de base se sont en effet enflammés suite aux mesures d’austérité prises par le gouvernement en vue de limiter son déficit budgétaire, la réduction des subventions sur les produits pétroliers figurant parmi l’une d’entre elles.
Des décisions qui ont d’ores et déjà été à l’origine de manifestations antigouvernementales
, alors que selon la Central Statistics Office, les prix du sucre, des confitures, du miel ont progressé de 12,5% en juin, ceux de la viande et des légumes progressant quant à eux de 11 et 12%.
Or, de telles situations sont à craindre alors que des températures caniculaires sont enregistrées aux Etats-Unis.
La sécheresse a d’ores et déjà fait grimpé le prix du blé de 35% en juin dernier. Car, si le mois dernier, l’USDA estimait la production américaine de maïs à 375 millions de tonnes (Mt), sur la base d’un rendement à 166 boisseaux/acre, elle ne devrait guère dépasser les 330 Mt avec un rendement estimé à 146 boisseaux/acre.
Or, en l’absence de ralentissement de la consommation mondiale, les stocks pourraient devenir critiques à fin septembre.
D’autant plus que l’Ukraine doit également faire face à des températures très élevées. Information alarmante : sa production de maïs, attendue à 24 Mt, pourrait chuter de 3 à 4 Mt.
Or, l’effet boule de neige est à craindre alors que la situation sur les marchés internationaux de blé et de maïs pourrait impacter celui du riz. Un contexte de nature à frapper fortement l’Afrique, le continent en étant le premier importateur mondial.
Fait notable : si jusqu’à présent, la FAO avait estimé que les exportateur traditionnels de riz, comme la Thaïlande et le Vietnam, enregistreraient une stagnation voire une baisse de leurs ventes sur les marchés mondiaux, plombés par la concurrence des importateurs traditionnels comme le Bangladesh, les Philippines et l’Indonésie, les importateurs tournés habituellement vers le blé et le maïs pourraient, compte-tenu de la flambée des prix des céréales se tourner vers le riz. Un contexte de nature à faire s’envoler les cours par effet domino.