Economie

Sauver l’automobile française passe par la Recherche et l’aménagement du territoire.

Affaire PSAArticle de Jean Philippe Chauvin sur l’affaire PSA :

Les plans sociaux de PSA étaient malheureusement prévisibles, et la campagne électorale présidentielle n’a fait que retarder l’échéance, pour des raisons facilement compréhensibles : les multinationales savent qu’il est « maladroit » d’annoncer des mesures qui portent atteinte à l’emploi au moment où les candidats rivalisent parfois de démagogie pour se faire élire ou engranger le maximum de voix pour peser sur la scène politique, voire ministérielle.

Mais l’élection est faite depuis plus de deux mois, confirmée par les législatives de juin, et M. Hollande dispose d’un quinquennat pour mener sa politique et en montrer la pertinence ou, au contraire, en démontrer l’impuissance.

Ainsi, l’annonce de PSA de supprimer 8.000 emplois apparaît-elle comme l’occasion de soumettre au jeu cruel de la vérité le gouvernement social-démocrate et son ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg (peut-être moins libéral que nombre de ses confrères gouvernementaux…) : que va faire, que peut faire ce gouvernement ? Le politique, à travers l’Etat, est-il encore en mesure de s’imposer à l’économique ? Ce ne sont pas des questions anodines et les réponses nous intéressent au plus haut point.

Précisons d’abord notre position à l’égard de ce gouvernement : s’il m’apparaît comme beaucoup trop conformiste (entre libéralisme économique et social-démocratie moralisatrice et impolitique, entre européisme affirmé et fédéralisme [européen] inavoué), je crois discerner en M. Montebourg un politique avisé, un serviteur honnête de l’Etat (on eut dit jadis, sans dévalorisation aucune, un « bon commis de l’Etat »), et un patriote certain, soucieux du Bien commun français : au sein d’un gouvernement comme celui de M. Ayrault, sa tâche n’est pas forcément facilitée et beaucoup, dans le camp socialiste, espèrent ou prédisent son échec pour mieux décrédibiliser ses idées sur la primauté nécessaire du politique sur l’économique et ses velléités démondialisatrices exprimées lors de la primaire du Parti socialiste à l’automne dernier.

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