Avenir de la loi sur le génocide britto-vendéen
Le 16 janvier, Lionnel Luca, député de la 6e circonscription des Alpes-Maritimes, a déposé une proposition de loi visant à reconnaître le génocide vendéen. Celle-ci a suscité une couverture médiatique plus importante que sur son simple objet, puisqu’elle était cosignée par la députée frontiste de la 3e circonscription du Vaucluse (Carpentras), Marion-Maréchal le Pen.
Le texte de loi proposé est très simple : l’article unique dispose « La République française reconnaît le génocide vendéen de 1793-1794. » Comment désigner simplement le troisième crime de la République contre son peuple. Le premier est d’avoir aboli les droits et privilèges collectifs et individuels dans la nuit du 4 au 5 août 1789 – avec les corvées, cens etc. furent passés à la casserole les droits conquis par les provinces, les pays ajoutés peu à peu à la France. Le second est d’avoir assassiné Louis XVI, roi, donc garant de l’unité et de la pérennité de la France.
La précédente proposition de loi sur la reconnaissance du génocide vendéen avait été cosignée par Lionnel Luca (Alpes Maritimes), Véronique Besse (Vendée), Hervé de Charrette (Anjou), Louis Guédon (Vendée), Joël Sarlot (Vendée), Hélène Tanguy (Finistère), Bernard Carayon (Tarn), Jacques Remiller (Isère) et Jérôme Rivière (Alpes-Maritime), soit essentiellement des députés de provinces qui se sont opposées à la République – Provence, Bretagne, Vendée. Celle-ci est cosignée par Lionel Luca, Philippe Vitel (Alpes-Maritimes), Marion-Maréchal le Pen (Vaucluse), Dominique Tian (Marseille), Véronique Besse, Yanick Moreau et Alain Leboeuf (Vendée) et Alain Marleix (Cantal). Marseille et le Cantal s’étant moins fait remarquer dans les rangs de la Contre-Révolution que, par exemple, Toulon ou Rocheservière, l’on peut conclure que les hommes – ou femmes – députés importent plus que les territoires. Surtout si l’on pense aux « patriotes » du Comtat Venaissin (le Vaucluse) qui ont voté à une écrasante majorité le rattachement à la toute jeune République.
Tous les arguments sont bons
Avec le génocide vendéen, l’on touche au cœur du tabou de la République, à l’origine de la chimère créée dans ces nuits torrides de 1789, lorsque « la France était alors exceptionnellement vibrante. Les billevesées des uns et des autres trouvaient en elle un retentissement éphémère, lequel dominait la voix du bon sens. Elle préférait, suivant le mot de Leibnitz, au grain des choses, la paille des mots. Préférence génératrice de catastrophes (1) ». Alors tous les arguments sont bons pour contrer une loi qui montre à la face du monde l’inanité des grands Mots de la République, ceux qu’elle enseigne aux maliens ou à Poutine, mais est incapable de les appliquer à ses minorités internes – parfois bien plus anciennes que la France qu’elle prétend représenter – et qui ne demandent que le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, indépendamment de la folie parisienne, et parfois bien moins. Le droit de parler, d’enseigner et de transmettre leur Histoire ou leur langue. Ce droit que la République autoproclamée « des droits de l’Homme » refuse toujours de leur donner.