La Folle Journée rend hommage au compositeur breton Jean Cras
Subventionnée par la région des Pays de la Loire, et ceci explique peut-être cela, la Folle Journée de Nantes a jusqu’à présent évité les compositeurs bretons. Cette année, elle s’ouvre néanmoins au brestois Jean Cras.
La Folle Journée, dont c’est la 19e édition, se déroule à la cité des congrès de Nantes du 30 janvier au 3 février. Sous un titre emprunté à Verlaine, « L’Heure exquise », elle présente les œuvres de compositeurs français et espagnols de 1850 à nos jours. La programmation a hélas oublié la plupart des grands compositeurs bretons de cette période. Heureuse exception : plusieurs œuvres de Jean Cras seront jouées le 2 et le 3 février.
Né à Brest le 22 mai 1879, Jean Cras, fils d’un médecin de marine, se révéle dès l’enfance un musicien hors pair. Reçu à l’École navale à 17 ans, il en sort quatrième de sa promotion. En mer, il profite de ses temps libres pour composer sur un piano qui embarque toujours avec lui. Sa femme et ses quatre enfants sont tous des musiciens émérites.
Officier brillant, il enseigne à l’École navale, devient le plus jeune capitaine de vaisseau de la marine française et se voit confier le commandement du plus gros cuirassé de la flotte. Nommé contre-amiral en 1931, il meurt subitement à Brest l’année suivante. Il laisse une œuvre abondante et expressive, en grande partie inspirée par la Bretagne, qu’il n’a pas eu le temps de promouvoir comme elle le méritait.
La Folle Journée ne propose pas seulement d’écouter Jean Cras mais aussi de mieux le connaître grâce à une conférence de Stéphane Topakian (dimanche 3 février à 11h30 et 17h00), fondateur de Timpani. Ce label spécialiste des compositeurs français du 20e siècle a consacré plusieurs CD à Jean Cras, y compris le triple CD du drame lyrique Polyphème sous la direction de Bramwell Tovey. Il sort justement ces jours-ci, sous le titre « Ma famille bien-aimée », un nouveau CD où figurent notamment âmes d’enfants et Trois chansons bretonnes.
Source et suite de l’article