Histoire

13 Mars 1589 : Journée des Barricades à Rennes

Edit d'Union de la Bretagne à la FranceConflit : Après l’assassinat des Guises à Blois (décembre 1588), Mercoeur rejoint la Ligue et se révolte contre Henri IV. La prise de contrôle de Rennes était pour le duc un enjeu majeur, politique et stratégique.

Travaillée à distance, en faveur de la Ligue, par son évêque, Aymar Hennequin, les recteurs des paroisses et quelques notables, Rennes hésite à entrer en opposition ouverte à Henri III après l’assassinat des Guise. Les parlementaires ont réagi de façon quasi unanime en faveur du roi et le gouverneur de la ville, M. de Montbarot, lui reste fidèle. Profitant du temps de Carême, les prédicateurs, parmi lesquels un jésuite influent, Odon Pigenat, poussent le peuple à la révolte. Les rumeurs circulent : elles affirment l’excommunication du roi ou annoncent l’arrivée de troupes huguenotes chargées d’organiser une Saint-Barthélemy à rebours. Dès le 1er mars, des processions sillonnent la ville, menées par les  »zélés catholiques », portant cierges et flambeaux ardents, vêtus parfois d’un simple linge ou d’une vieille robe de nuit. Le Parlement, inquiet de ces étranges exhibitions, ordonne la perquisition des hôtelleries où des personnes suspectes ont été signalées.

Les tours de la ville sont occupées et des armes saisies. Montbarot en voulant expulser, comme suspect le concierge de la tour aux Foulons déclenche l’émeute. Par crainte que des compagnies huguenotes entrent de nuit en la ville, les émeutiers s’emparent des clefs des portes et y montent la garde. Leur action était sans doute concertée avec le duc de Mercoeur. Le jour suivant celui-ci se présente avec ses troupes sous les murs. Le lieutenant général du roi, La Hunaudaye, est fort embarassé : sans ordre formel contraire du roi, il doit toujours obéissance au gouverneur de la province dont il n’est que le lieutenant.

La plus grande partie de la population redoutant moins l’entrée du duc que celle de ses troupes, on transige. Mercoeur est supplié de n’entrer en la ville qu’avec ses  »gardes ordinaires ». Il accepte. Le 15 mars, il est accueilli avec tous les honneurs dus à son rang. Le Hunaudaye s’efface. Après un dernier baroud d’honneur, le gouverneur Montbarot quitte Rennes à son tour.

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