Militantisme

L’idée monarchique

En ces temps électoraux prompts aux étourdissements et aux hésitations démocratiques, il est bon de se rappeler quelques textes importants, quelques bases doctrinales qui nous permettent de garder le cap, droite notre pensée et fortes nos convictions.

Voici un extrait de l’oeuvre de René de la Tour du Pin, la Restauration française :

[…] En France, pour aller droit au feu, c’est-à-dire au point où la question est brûlante, en France c’est l’idée monarchique qui a été le principe générateur de la Constitution ; et c’est le développement continu de l’action monarchique qui a créé la nation en méme temps qu’elle affaiblissait, absorbait et faisait finalement disparaître les Pouvoirs héréditaires locaux, qu’elle avait jadis rencontrés ou investis. Voilà révolution historique, dont l’harmonie avec les besoins du temps est bien apparente : aux temps où la civilisation était primitive, où les communications étaient difficiles et peu recherchées, chaque région, chaque vallée même, chaque fief suzerain était un microcosme, dont l’unité politique résultait de la stabilité d’un pouvoir quasi-souverain natif ou délégué héréditairement. Lorsque les conditions sociales se transformèrent, les formes politiques de la Souveraineté tendirent, comme les sociétés locales, à l’unification, à la concentration en un pouvoir national suprême. L’évolution ne se fit donc pas du tout dans le sens républicain, mais au contraire dans le sens monarchique, nous dirions volontiers ultra monarchique ; elle emporta en effet avec les libertés locales toutes les libertés publiques.

La Révolution ne fut donc pas la continuation de l’évolution historique de l’Ancien Régime, mais l’entrée en scène et bientôt la mise en action d’un principe, celui de la Souveraineté du peuple directement opposé au principe monarchique qui avait guidé l’évolution.

Loin d’être le restaurateur des libertés publiques, le nouveau régime en poursuivit et aggrava la confiscation. Nous n’en ouvrons pas ici le procès, mais faisons seulement observer que rien ne ressemble moins que cela à une évolution historique dans le sens républicain ; comme elle eût pu se produire et parut par instants se dessiner au Moyen Age, où le développement des autonomies locales, auquel le régime féodal était favorable, pouvait conduire à leur fédération, comme cela s’est fait en Suisse. Mais l’histoire de France n’est pas l’histoire de la Suisse, et il n’est pas très scientifique de les confondre pour en tirer la formule d’une prétendue loi historique.

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