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Briquets : la Chine contre Redon

A Redon, on connait bien l’entreprise Bic. Cette petite ville bretonne abrite en effet une usine spécialisée dans la fabrication des briquets, deuxième activité (28% du chiffre d’affaires) du groupe, derrière l’écriture (stylos billes, surligneurs…). Une usine dont l’avenir est aujourd’hui entre les mains de Bruxelles.

L’usine redonnaise emploie 350 personnes et fabrique trois millions de briquets par jour, soit la moitié des  briquets Bic vendus dans le monde. Le site breton constitue  une pièce stratégique de l’activité briquets puisqu’on y a développé des machines-outils ultramodernes propres à la maison ; les techniciens bretons sont même responsables de tous les outils Bic  pour les Etats-Unis, le Brésil et l’Espagne.

Aujourd’hui, le groupe travaille sur un projet de construction d’une seconde usine à Redon. Mais la concurrence chinoise pourrait faire capoter l’opération. En effet l’Union européenne applique aux briquets chinois (bas de gamme et premiers prix, mais aussi souvent non conformes aux exigences de sécurité) une taxe antidumping : 0,065 euros par briquet à payer en entrant sur le territoire. Mais la Commission européenne doit se prononcer, d’ici de 12 décembre, sur le renouvellement – ou pas – de cette taxe.

Le groupe Bic se livre donc à un lobbying intensif pour obtenir le maintien de cette taxe, aussi bien à Bruxelles que chez Arnaud Montebourg ou Nicole Bricq (secrétaire d’Etat au Commerce extérieur). Bruno Bich, président du conseil d’administration, ne tourne pas autour du pot lorsqu’on l’interroge sur les conséquences de la levée de cette loi antidumping : « Nous avons quatre usines de briquets dans le monde, en France à Redon où nous réalisons 50% de notre production mondiale, au Brésil, aux Etats-Unis et en Espagne. Je vais être clair. Nous avons déjà décidé d’un plan d’investissement dans les briquets de plusieurs dizaines de millions d’euros sur les trois prochaines années. A ce jour, une grande partie est prévue sur le site de Redon et sera maintenu si la taxe est renouvelée, sinon nous devrons réexaminer nos choix. Il est aussi simple d’agrandir nos usines nord et sud-américaines. » (Le Figaro Economie, 16/11/12).

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