PS : la rose se fane
Inaudible des Français, cantonné au rôle de godillot mais inutile pour le gouvernement, le Parti socialiste est le grand perdant de l’État PS.
Mercredi 19 décembre. Harlem Désir réunit ses plus proches soutiens chez Cru, un restaurant parisien ultrabranché de la rue Charlemagne, dans le Marais, pour un premier bilan des quelques mois passés à la tête de la machine PS. Les critiques fusent : « Tu n’es pas assez visible, le PS non plus », lance un premier. « Il y a trop de couacs à l’Assemblée, trop de jeunes qui cherchent à exister en signant des pétitions. C’est au parti de dire : “Les gars, vous avez été élus grâce à l’étiquette PS. Arrêtez les conneries !” », lâche un autre. « Sur Florange, le PS a été atone », tempête un troisième. En les écoutant, le premier secrétaire du PS noircit les pages d’un carnet.
L’heure est grave. Depuis que son hégémonie s’est étendue, après les grandes villes, les départements, les régions et le Sénat, à l’Élysée et à l’Assemblée nationale, le PS est inaudible. Le pouvoir a déserté la Rue de Solferino en même temps que la quittaient les poids lourds socialistes pour grossir les rangs du gouvernement. Entre ses déclarations lénifiantes et ses communiqués « saluant » les décisions du gouvernement, le parti au pouvoir se comporte comme un parfait godillot. Sur le mariage homosexuel, par exemple, où ses parlementaires ne peuvent voter en conscience.