Du pape Benoît XVI
Le 11 février dernier, le pape Benoît XVI a annoncé sa décision de renoncer à sa charge de pontife suprême. Il a précisé qu’il prenait cette décision en conscience et en toute liberté, ce qui est évidemment une condition canonique de validité, en invoquant le motif qu’il ne se sentait plus en état de santé suffisant pour exercer correctement la charge du gouvernement de l’Église. Il a décrété, dans l’annonce même qu’il faisait en consistoire, que sa décision prenait effet le 28 février à 20 heures. Décision éminemment souveraine dont il n’a à rendre compte à nulle autre autorité sur la terre : c’est de lui-même qu’il a décidé de la fin de sa charge et du moment précis de cette fin. Motu proprio , c’est le cas de le dire.
Le jour où ce numéro de la Nouvelle Revue universelle arrivera à ses lecteurs, ce sera chose faite. Les cardinaux électeurs auront été convoqués en conclave. Ce qui laisse présager que l’Église aura un nouveau pape pour la fête de Pâques, calcul qu’a incontestablement dû prévoir Benoît XVI. Lui se retirera dans la prière. Les rares précédents d’une telle renonciation n’avaient pas la qualité de l’acte qu’a posé Benoît XVI, en toute lucidité.