[Tribune Libre]Mai 2013 : Extension du domaine de la lutte
Non que je ne mesure pas la gravité de cette boîte de Pandore que constitue la loi Taubira et la rupture de civilisation qu’elle introduit, de l’aveu même de ses promoteurs.
Et déjà, la loi à peine votée, les masques tombent : les lobbies LGBT, Christiane Taubira et Najat Vallaud-Belkacem commencent à évoquer la PMA. Certaines officines pharmaceutiques proposent ici ou là des catalogues avec des têtes de bébé que l’on pourra programmer et vendre comme de la marchandise en les faisant porter par des pauvres femmes acculées à la misère.
Je n’ai jamais cru un seul instant que ce gouvernement de bobos de philosophie libérale-libertaire céderait sur le sociétal. A défaut de s’attaquer au diktat de la finance, au chômage et à la précarité qui touche des millions de compatriotes, ils n’ont que ce nonos à ronger. Ils ne le lâcheront pas.
La gauche, aujourd’hui, n’a plus rien à voir avec Jaurès qui proclamait qu’ « A ceux qui n’ont plus rien la patrie est le seul bien ».
C’est Pierre Bergé qui déclara en janvier : « Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l’usine, quelle différence ? C’est faire un distinguo qui est choquant. »
Ou encore Jacques Attali dans L’Avenir de la vie (1981) : « Dès qu’il dépasse 60-65 ans l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte cher à la société. La vieillesse est actuellement un marché, mais il n’est pas solvable. Je suis pour ma part en tant que socialiste contre l’allongement de la vie. L’euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures. »
« Ce gouvernement, fût-il légalement élu, n’est plus légitime. Il a transgressé des principes supérieurs. Il justifie la résistance à l’oppression. »
Le même mépris pour l’ouvrier, pour les petits et les faibles. Le même cynisme. La même vision totalitaire dissimulée sous le masque de la tolérance.
Dans ces conditions, disons-le clairement, ce gouvernement, fût-il légalement élu, n’est plus légitime. Il a transgressé des principes supérieurs. Il justifie la résistance à l’oppression.
La seule et unique question qui doit se poser est celle de la prudence et de la méthode.
Aujourd’hui, François Hollande a atteint des sommets d’impopularité jamais atteints. Président par défaut, élu non pas pour faire plaisir à une minorité mais pour régler les problèmes de chômage et de pauvreté, la seule réforme figurant à son bilan au bout d’un an de pouvoir sera la loi Taubira arrachée dans la violence et la division de notre pays.
La seule solution désormais pour que cette loi, qui n’a pas encore été promulguée – ce qui, en pratique, peut prendre plusieurs semaines voire plusieurs mois – ne soit pas appliquée est ni plus ni moins la chute du gouvernement Hollande.
Finis la fête et les ballons roses, les déclarations d’amour iréniques et la fausse espérance d’une écoute et d’une prise de conscience d’un pouvoir autiste et brutal.
Place au combat politique qui est, qu’on le veuille ou non, un rapport de forces basé sur la dialectique ami/ennemi chère à Carl Schmitt (ce qui n’exclut ni l’amour véritable et surnaturel de l’ennemi ni la rédemption).
Aujourd’hui, la solution ne peut être qu’une extension du domaine de la lutte.
Cette extension doit s’attaquer à la racine du mal : l’idéologie libérale-libertaire qui considère l’homme non pas comme une personne sacrée, reliée à une transcendance, une histoire, une famille ou un pays ; mais comme un consommateur producteur déraciné, un zombi atomisé – tellement atomisé qu’il devient une proie fragile pour les slogans mensongers de la société de consommation et les mirages de la télé-réalité.