Magnifique Bretagne : Chapelle expiatoire du Champ des Martyrs à Brech (56)
En 1795, sur le site du Champ des Martyrs, des chouans et des émigrés royalistes (débarqués à Carnac et à Quiberon) désirant rétablir la monarchie furent fusillés par les troupes du général Hoche. Ils ont été enterrés sur place puis ont ensuite été exhumés en 1814 et déposés dans le mausolée de la Chartreuse, à quelques centaines de mètres de là.
En 1829, a été édifié dans l’enclos du Champ des Martyrs une chapelle expiatoire de style néo-classique. Deux inscriptions y sont portées « Hic Cecide runt » (« Ici ils tombèrent ») et « In Memoria Eterna Erunt Justi » (« Dans la mémoire éternelle, ils seront justes »).
En 1364, c’est à proximité de ce lieu que se déroula la bataille d’Auray. Souvenir rappelé par une modeste croix dite « Croix de Charles de Blois ».
Le site du champ des Martyrs est classé monument historique.
« Le 27 juin 1795, sur les plages de Carnac, une flotte à la solde de l’Angleterre débarque 5400 émigrés venus rejoindre les Chouans de Bretagne. Leur objectif commun : restaurer la monarchie en France. Face à la réactivité et à l’organisation de l’armée républicaine, les « Blancs » se retranchent rapidement sur la presqu’île de Quiberon après avoir conquis Landévant et Auray. Pris au piège, émigrés et Chouans se déchirent, à l’image de leur commandement. Mais le courage de quelques chefs chouans ne suffit pas à sauver de la répression de nombreux royalistes. Sur les 6262 personnes arrêtées, 748 sont fusillées. Trois semaines auront suffi à l’armée du général Hoche pour réduire le dessein royaliste en cauchemar. L’Histoire lui a laissé le nom « d’Affaire de Quiberon ». Dès 1795, les lieux d’exécution des émigrés et des Chouans sont appelés « champs des martyrs ». 206 royalistes sont exécutés dans les marais de Kerzo, actuel champ des martyrs à Brech. Sur place, les corps sont à peine ensevelis, si bien que les ossements remontent rapidement à la surface. Grâce à une souscription, la construction d’une chapelle à la Chartreuse d’Auray est entamée dès 1823 en mémoire des victimes royalistes de Quiberon. »