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[Texte de référence] « Le Miracle de la monarchie » par Thierry Maulnier

RoyalismePour illustrer l’actualité de la monarchie, « La Couronne » à choisi d’ouvrir ce dossier en publiant un article de… 1935, paru dans « Problèmes actuels », et jamais repris. A lire ce très beau texte de Thierry Maulnier, on se persuade en effet que l’actualité de la monarchie n’est d’aucune époque, mais est parfaitement intemporelle. Comme la vérité.

Au carrefour de l’histoire où elle est parvenue, la France incertaine et divisée doit choisir. Nous avons dépassé le terme de ce que l’on peut appeler l’ère heureuse de la décadence. Le laisser-aller, l’improvisation, le désordre ont épuisé leur crédit sur les générations à venir ; les sursis accordés aux fautes des hommes par la lente justice de l’histoire sont venus à expiration. Ce sont les Français d’aujourd’hui, ceux qui sont parvenus, ceux qui parviennent à l’âge d’homme, qui paieront dans peu d’années ou de mois le prix des fautes commises, s’ils ne savent pas y parer. Quand la vie nationale est menacée dans ses sources mêmes, elle ne sauve plus que par le sursaut qui s’attaque aux principes du mal. Dès maintenant, il n’est plus permis de choisir entre la facilité et l’effort, entre la mollesse insidieuse des déclins tranquilles et les dures reconstructions. Si nous ne choisissons pas de réagir et de renaître, il nous faut choisir de sombrer dans la guerre civile et dans l’invasion. La situation de l’Europe, la misère représente, la guerre possible, nous annoncent que l’abaissement de la France ne serait pas paisible. De telles menaces doivent nous remplir d’espérance et de courage : puisque l’époque de l’inaction et de la douceur de vivre est passée, faisons en sorte que la rudesse de ce temps soit féconde ; les efforts, les risques de la renaissance ne sont pas plus grands, ils sont plus beaux que ceux de l’agonie.

Nous ne sommes plus, du reste, au temps où la solidité des biens, la rareté des échanges, la spécialisation des activités mettaient une grande partie de la nation à l’abri des malheurs publics. Nous ne sommes plus au temps où une crise ne frappait qu’une industrie, où une défaite ne frappait que les armées, où les grandes catastrophes n’atteignaient la nation que dans telle de ses classes ou de ses provinces. Les formes nouvelles de l’économie et de la guerre rendent les intérêts particuliers plus solidaires que jamais de l’intérêt général. Ce qui menace la France menace d’abord chaque Français dans ses plus personnelles espérances et dans sa liberté la plus secrète, dans son indépendance et dans sa vie. Le monde où nous vivons ne nous fera pas grâce : nous devons ou le changer ou périr.

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