Economie

Les portiques de l’injustice fiscale en Bretagne.

Les cafés rennais résonnaient dimanche et encore ce lundi matin des échos de la colère des agriculteurs bretons et de la bataille autour du portique de Pont-de-Buis destiné au prélèvement automatique de la fameuse écotaxe : les télévisions d’information passaient en boucle les mêmes images des fumées, des bonnets rouges défiant les gardes casqués ou des manifestants blessés, à terre… Et cela discutait sec en lisant « Le journal du Dimanche » ou « Ouest-France-dimanche » qui faisaient chacun leur couverture sur « Les révoltés de l’écotaxe » ou « Vent de fronde en Bretagne ». Sur le comptoir d’un bistrot, comme une sorte d’intersigne, il y avait aussi le numéro « hors-série histoire » du magazine « Bretons » qui titrait, insolemment, « La Bretagne contre la Révolution ? », un chouan montant la garde en couverture…

 Ce qui a mis le feu aux poudres en Bretagne, c’est cette taxe supplémentaire qui doit entrer en application au 1er janvier prochain, au moment même où la Bretagne affronte une de ses plus graves crises de l’emploi, entre les licenciements dans l’industrie automobile (usine PSA de Rennes-La Janais), dans celle des télécommunications (Alcatel-Lucent, là encore à Rennes mais aussi à Lannion), et, surtout, dans ce qui constitue encore l’un des principaux réservoirs de métiers et d’emplois de la province, le secteur agroalimentaire, avec la fermeture de nombreux abattoirs et d’entreprises de transformation de la viande et du poisson, en particulier dans le Finistère, là où la tension sociale est désormais la plus palpable et la plus explosive comme les jours derniers l’ont bien montré.

Cette écotaxe est donc bien mal venue : ce n’est ni le moment ni le lieu, si l’on peut dire, de l’appliquer, alors que la Bretagne subit de plein fouet les effets délétères d’une mondialisation qui respecte si peu (voire pas du tout…) les règles d’équité économique, de justice sociale et de souci environnemental ! Quelques exemples de cette folle et terrible mondialisation sans freins ni entraves : la concurrence déloyale des abattoirs allemands qui exploitent une population d’ouvriers misérables venus de l’Europe orientale et centrale, certains d’entre eux étant payés moins de 400 euros mensuels (!), et cela dans la première puissance économique de l’Union européenne, au cœur de celle-ci, sans que cela émeuve beaucoup la Commission européenne ; les multiples violations par les grandes multinationales de l’agroalimentaire des milieux naturels (destruction des forêts brésilienne ou africaine pour produire de l’huile de palme ou des agrocarburants, saccage des littoraux ou des fonds marins pour en tirer à moindre frais le maximum de ressources monnayables, etc.) et l’indifférence totale de celles-ci pour le bien-être animal ou la diversité des espèces végétales, etc.

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