Il y a 90 ans, la république assassinait Philippe Daudet
Alors que le pays légal ne cesse d’en appeler aux « valeurs » républicaines contre la prétendue violence de ses adversaires, le quatre-vingt-dixième anniversaire de la mort tragique de Philippe Daudet vient à point nommé pour rappeler les crimes que la république, tout au long de son histoire, a commis, laissé commettre ou couverts à l’encontre non seulement de ses opposants directs mais aussi de leurs enfants.
Le meurtre, déguisé en suicide [1] , ce 24 novembre 1923, de Philippe, fils de Léon Daudet, âgé de quatorze ans, demeure une des pages les plus nauséeuses de l’histoire d’une police politique qui n’avait de cesse d’atteindre par tous les moyens, de préférence crapuleux, ceux qu’elle considérait, à juste titre d’ailleurs, comme les plus impitoyables opposants au régime d’impuissance et de corruption qu’était, depuis ses origines, la IIIe république. Ayant de longue date infiltré les milieux anarchistes qui servaient à ses agents de couverture — rôle que jouent aujourd’hui les « antifâ » —, cette « police plutôt criminelle [2] » tira parti du caractère fugueur du garçon, dont elle était au courant — son père se repentit d’avoir alerté la police lors d’une précédente fugue —, pour le faire tomber dans un piège et atteindre ainsi au cœur un des piliers de l’Action française.