La ville de Nantes restaure son monument à Villebois-Mareuil
La création d’un service du patrimoine à Nantes ne date que de 2008 : pendant près de vingt ans, Jean-Marc Ayrault, élu maire en 1989, a ignoré que sa ville possédait un patrimoine. Il a fallu un petit scandale archéologique local – les fouilles de l’îlot Lambert – pour qu’il se décide à créer un service municipal. Dirigé par Marie-Hélène Jouzeau, celui-ci a entrepris de rattraper le temps perdu et mène depuis quelques années une politique de restauration assez active.
Statue de Villebois-Mareuil, place de la Bourse à Nantes
Après la colonne Louis XVI, les statues d’Anne de Bretagne, Arthur III, Bertrand du Guesclin et Olivier de Clisson ainsi que le monument aux morts de la guerre de 1870 et des guerres coloniales, il vient d’engager la restauration d’un monument pas plus politiquement correct que les précédents : celui dédié à Villebois-Mareuil. Dû au sculpteur Raoul Verlet (1857-1923), il se trouve en plein centre de Nantes, place de la Bourse.
Né à Nantes le 22 mars 1847, Georges de Villebois-Mareuil descend par sa mère d’une grande famille noble de la Bretagne ducale, les Cornulier. Sorti de Saint-Cyr, il participe brillamment aux campagnes coloniales de Tunisie et d’Algérie et devient le plus jeune colonel de l’armée française. Après avoir quitté l’armée, il participe à la fondation de l’Action française avec Charles Maurras puis, par anglophobie, reprend du service à 52 ans, en 1899, comme volontaire aux côtés des Boërs d’Afrique australe. Il est tué à la tête de ses hommes le 5 avril 1900, à la bataille de Boshof ; les Britanniques lui rendent les honneurs militaires.
Son courage vaut à Villebois-Mareuil une grande célébrité au début du 20ème siècle. Théodore Botrel lui consacre une chanson. Concarneau, Fougères, Nantes, Rennes, Saint-Malo, Saint-Nazaire ainsi que plusieurs villes françaises donnent son nom à une rue. Le monument de Nantes est érigé grâce à une souscription nationale.
Vu sur Breizh Info via le CRAF