Ecotaxe. La colère des professionnels bretons
Des acteurs économiques bretons ont réclamé mardi le « report sine die » pour les produits agricoles et agroalimentaires de l’écotaxe, déjà adoptée au Sénat et qui sera examinée mercredi à l’Assemblée nationale, jugeant qu’elle risque de « laminer l’emploi ».
2.000 emplois dans la balance
Même colère pour Daniel Sauvaget, PDG de Tilly Sabco, entreprise du Finistère spécialisée dans le poulet congelé, qui affirme qu' »à chaque fois que l’on crée des conditions de distorsion de concurrence pour les entrepreneurs bretons au détriment de leurs compétiteurs européens ou autres, c’est l’emploi breton que l’on fragilise ».
Selon les professionnels, qui rappellent que le secteur est déjà grandement fragilisé par la crise économique, le coût de l’écotaxe, évalué à 40 millions d’euros pour l’agriculture et l’agroalimentaire bretons, est l’équivalent de 2.000 emplois, à quoi il faut ajouter « 25 à 30 millions d’euros pour le transport en aval des grossistes et des plates-formes », soit 65 à 70 millions d’euros au total pour cette filière bretonne.
« La Bretagne sera l’une des régions les plus touchées »
Ces professionnels notent aussi que, « contrairement aux discours du gouvernement, il existe peu de possibilités de répercuter la taxe en aval car le rapport de force entre les fournisseurs et la grande distribution est toujours à l’avantage de cette dernière ». Ils mettent aussi en avant l’impact qu’aurait cette taxe sur la Bretagne: « Par l’importance du fret expédié, par son éloignement des centres de consommation, la Bretagne agricole et agroalimentaire sera l’une des régions les plus pénalisées par ce nouvel impôt. »
L’interprofession des fruits et légumes frais (Interfel) a de son côté demandé à être exonérée de cette taxe. « Il n’est pas possible de s’affranchir du fret routier, seul à même de garantir la qualité des produits du champ jusqu’au consommateur », a-t-elle souligné.