Pas de rues de terroristes à Paris
Un représentant du groupe communiste et du parti de gauche a présenté en juin dernier au Conseil de Paris un vœu demandant que la ville rende hommage à de grandes figures de la Révolution française : Marat, Saint-Just et deux « oubliées » de l’Histoire, Pauline Léon et Claire Lacombe. Rien que de très modéré…
Ce vœu – ou plutôt ce « vœu pieux » – a fort heureusement été rejeté par tous les autres groupes, comme il y a deux ans, lorsque le même réclamait à cor et à cri une rue Robespierre. Mais cette fois le projet est passé presque inaperçu. Qui s’en étonnerait ? Marat est indéfendable, quand bien même son sinistre apologiste restreint sa biographie aux titres de médecin, physicien et journaliste « surnommé l’Ami du Peuple ». Un vrai philanthrope ! Le deuxième sur la liste, Saint-Just, a déjà plus qu’il ne mérite : une rue en cul-de-sac devant un cimetière. Voilà qui résume parfaitement sa carrière politique…
Qu’en est-il des deux autres prétendantes ? Pauline Léon et Claire Lacombe (portrait ci-dessus) fondèrent, en février 1793, la société des républicaines révolutionnaires, une sorte de section féminine des Enragés. Rien de surprenant, par conséquent, que ces femmes aient demandé, le 12 mai de cette même année, le droit de porter les armes pour combattre en Vendée. Cela leur sera refusé, peut-être de peur qu’elles fassent preuve de plus de bravoure sur le champ de bataille que leurs compères de 500 livres… Il ne leur reste plus qu’à postuler au Panthéon. Les dépouilles féminines y sont tendance en ce moment.