Maxime Real Del Sarte, le sculpteur royaliste
Si tous les royalistes connaissent – au moins de nom – le camp de formation de l’Action Française, peu d’entre eux pourraient parler de la vie de celui qui lui donna son nom, à savoir le sculpteur Maxime Real Del Sarte. Il naît le 2 Mai 1888 à Paris (17°Arrondissement) au sein d’une famille proche du Monde de l’Art, ce qui explique sa rapide entrée dans l’Ecole des Beaux Arts en 1908.
Le matin même du concours, il devait également faire son entrée en politique : Pénétrant au Palais de Justice, il profita de l’audience solennelle de rentrée de la Cour de Cassation pour rappeler aux « magistrats indignes et faussaires » leur pitoyable forfaiture lors du récent pourvoi de l’Affaire Dreyfus. Quelques temps plus tard, il commença sa grande aventure royaliste avec l’Action Française : « Charles Maurras, Léon Daudet, Jacques Bainville, Maurice Pujo, Henri Vaugeois, Léon de Montesquiou, cette élite réfléchie venue des formations les plus diverses, réunie par un idéal impérieux qui était l’expression choisie de son patriotisme, ne s’y trompa point. Tous mesurèrent l’appoint qui entrait avec ce très jeune homme… »1.
Il fait d’ailleurs partie des fondateurs des Camelots du Roi en Novembre 1908, et devient dès lors de tous les combats royalistes, à commencer par la fameuse Affaire Thalamas de Décembre 1908 : il écopera d’un séjour de dix mois à la prison de la Santé. Fervent patriote, il s’engage avec courage dans la Première Guerre Mondiale, mais il est grièvement blessé aux Eparges, sur le front de Verdun, le 29 Janvier 1916. Amputé de l’avant bras gauche, il a le courage de persévérer dans le métier de sculpteur et parvient à faire encore grandir sa notoriété : « De la main qui lui restait, note René Brécy, il a modelé cent ouvrages très variés, davantage peut-être conçus dans une méditation à la fois enflammée et subtile. Ne pouvant manier le ciseau, il a dirigé avec une étonnante maîtrise celui des praticiens, choisis entre tous, auxquels il lui fallait confier l’exécution de ses maquettes. »
Fervent catholique, il voue une admiration sans faille à Sainte Jeanne d’Arc, à laquelle il consacra de nombreux ouvrages, dont près de 40 sculptures. « Sa personne, écrit le Baron de Tupigny, fut dominée par la sainte dont il dira plus tard : « Je fus toujours son serviteur. » Il s’est battu pour elle toute sa vie . ».
Blessé lors des émeutes du 6 Février 1934, il restera toujours fidèle à ses principes, ses amis, son Prince. En mauvaise santé après la Seconde Guerre Mondiale, il se retire dans sa maison dans les Pyrénées, près de Saint Jean de Luz. Il rendit son âme à Dieu le 15 Février 1954.
« L’amour de la patrie, la poursuite de son idéal, son culte pour Jeanne d’Arc se confondent, se pénètrent et s’enroulent autour de ce pivot que fut pour lui l’idée monarchiste. »
Baron Meurgey de Tupigny
Article paru dans le dernier numéro de Prospectives Royalistes de l’Ouest
1 Anne André Glandy – Maxime Real del Sarte (Plon, 1955).