La vaste hypocrisie républicaine du 14 Juillet
Chaque année, les festivités de la mi-juillet se couronnent des trois couleurs françaises le jour de la Saint Camille, non pour honorer le Saint Patron des infirmiers, mais pour célébrer la « Fête nationale française ». Mais peu de ces valeureux patriotes d’un jour peuvent réellement expliquer la provenance de cette Fête. L’immense majorité répondra « De la prise de la Bastille ! » avec l’air béât de la leçon bien récitée, reformation intellectuelle oblige.
Et pourtant, ce n’est pas la Prise de la Bastille qui fut choisie par l’Assemblée Nationale, le 29 Juin 1880, mais bien la Fête de la Fédération du 14 Juillet 1790, fastueuse journée qui trouvait son couronnement en la Célébration de la Messe par l’Evêque d’Autun, Mgr Talleyrand, entouré de près de 300 prêtres. Quelle différence me direz vous ? Tout, fort heureusement. Car si le 14 Juillet 1789 n’avait été qu’une démonstration de violence d’une poignée d’énergumènes contre un système politique, le 14 Juillet 1790 avait vu l’avènement d’une forme constitutionnelle de la Monarchie Française, auquel adhérait une grande partie du peuple.
En clair, la Fête de la Fédération de 1790 relevait bien plus de l’avènement de la Monarchie Constitutionnelle, avec le Roi-Martyr Louis XVI à sa tête, qu’à une victoire des quelques irréductibles républicains de l’époque. Lafayette, commandant de la Garde Nationale, n’a t’il d’ailleurs pas prêté ce serment, au nom des gardes nationales fédérées : « Nous jurons de rester à jamais fidèles à la nation, à la loi et au Roi, de maintenir de tout notre pouvoir la Constitution décrétée par l’Assemblée nationale et acceptée par le roi et de protéger conformément aux lois la sûreté des personnes et des propriétés, la circulation des grains et des subsistances dans l’intérieur du royaume, la prescription des contributions publiques sous quelque forme qu’elle existe ». Si l’erreur parlementaire faisait malheureusement déjà loi, il n’empêche… Point de République, point de Président : Louis XVI restait, le Roi gouvernait.
Si la république de 1880 voulait honorer – bien qu’elle n’ait rien d’honorable – la Fondation de la république, elle aurait dû proposer la date du 22 Septembre (1°Vendémiaire) qui, de 1793 à 1803, était la date officielle de célébration de la Fondation de la république. L’actuelle hypocrisie historique paraît, dès lors, insoutenable… Et il suffit de relire le rapport de Séance du 29 Juin 1880 pour finir le tableau :
« M.Le rapporteur Henri Martin : « Elle [La journée du 14 Juillet 1790] a été la consécration de l’unité de la France. Oui, elle a consacré ce que l’ancienne royauté avait préparé. L’ancienne royauté avait fait pour ainsi dire le corps de la France, et nous ne l’avons pas oublié […]. Personne que Dieu n’a fait l’âme de la France ».
Que M.Hollande et consorts, ces petits bourgeois de salon que la république a malheureusement sorti de l’oubli, se souviennent de cette leçon historique : leur 14 Juillet n’est initialement pas une fête républicaine, mais bel et bien une fête royaliste et seule l’immense hypocrisie du système permet aujourd’hui de maintenir la farce debout. Le 14 Juillet, les royalistes n’auront nullement à honorer la Gueuse : ils rendront hommage aux valeureux soldats qui donnent chaque jour leur sang pour la Patrie ; ils rendront hommage au Saint de l’Anjou, décédé le 14 Juillet 1793.