La Bretagne épargnée par la pauvreté urbaine
Pour la première fois en France, le bureau d’étude Compas établit le taux de pauvreté des 100 plus grandes villes. La Bretagne semble épargnée par le fléau, ce qui n’est pas le cas du Nord, de l’Occitanie ou de la Provence.
Le taux de pauvreté calculé par Le Compas correspond au pourcentage de ménages qui, dans une ville donnée, perçoivent moins de 60 % du revenu médian national après prestations et avant impôts (soit 954 euros). Sans surprise, l’ouest parisien (Neuilly, Rueil-Malmaison, Versailles) a les plus faibles taux de pauvreté (7%) et Saint-Pierre de la Réunion ainsi que Roubaix les plus forts (46%). Les grandes villes (Paris, Lyon) sont plutôt épargnées car la cherté des loyers chasse les pauvres vers la banlieue. Le revenu moyen des pauvres va de 629 € à Marseille, qui est une grande ville sans banlieues, les pauvres logeant dans les quartiers insalubres du centre-ville et dans les 150 cités disséminées dans la ville, à 818 € à Noisy-le-Grand.
L’infographie sur le site de la Gazette des Communes : http://www.lagazettedescommunes.com/123564/pauvrete-en-finir-avec-la-politique-de-lautruche-2/
Lille et Marseille sont deux villes où plus du quart de la population est pauvre, mais qui ont aussi un certain dynamisme économique, dont une part provient de l’économie souterraine. Le tiers de la richesse de Marseille provient de l’économie grise : vente de drogues, trafics divers, importation de marchandises contrefaites ou de contrebande, travail au noir… C’est aussi le cas à Lille, où les cités de Lille-sud sont devenues une quasi zone de non-droit : plaques tournantes de l’héroïne et du crack, les policiers ne s’y montrent guère qu’en nombre, repérés qu’ils sont par des guetteurs postés à toutes les entrées, rémunérés 30 à 80 € pour leur journée de “travail” au service de la drogue.