Anjou : « Touche pas à mon église ! »
En Anjou, des villages se mobilisent pour sauver leurs églises menacés de destruction par des élus qui veulent raser le passé de leur communes.
Le département du Maine-et-Loire compte de nombreuses églises du XIXème siècle reconstruites après les destructions de la Révolution.
De grandes dimensions, correspondant à la ferveur religieuse du moment, construites en tuffeau, matériau fragile, elles ont surtout souffert d’un manque cruel d’entretien durant ces 50 dernières années, coïncidant avec le grand reflux de la pratique religieuse. Un certain nombre d’entre elles sont aujourd’hui dans le collimateur de maires iconoclastes, sous prétexte que leur entretien présente de trop lourdes charges pour de petites communes rurales et qu’elles n’ont plus d’utilité dans une société largement déchristianisée.
Mais c’était sans compter sur l’attachement des populations à leur clocher, qu’elles soient pratiquantes ou non. Les habitants voient d’abord leurs églises comme des marqueurs identitaires de leur village et n’entendent pas à ce qu’on les prive ainsi de leur mémoire. Dans deux communes du Maine-et-Loire, la résistance s’est organisée…
À Gesté tout d’abord, dans les Mauges, au cœur de ce qui fut le pays insurgé pendant les guerres de Vendée, le conseil municipal décida en 2007 de raser l’église de la commune, imposant vaisseau néo-gothique dont la silhouette marque le paysage à des kilomètres à la ronde, pour construire en lieu et place une hideuse salle polyvalente. Mais quelques villageois regroupés au sein de l’association de défense « Mémoire vivante du patrimoine gestois » résistèrent avec opiniâtreté en menant une intense campagne de lobbying auprès des associations de défense du patrimoine et des médias mais aussi et surtout en livrant une véritable guerre de tranchée juridique contre la municipalité : expertise, contre-expertise portant sur l’état sanitaire de l’église, recours au tribunal administratif, cours administrative d’appel, conseil d’État.
Dans ce marathon judiciaire, après un premier jugement du tribunal administratif de Nantes validant la décision de destruction, les opposants remportèrent une première victoire devant la cour administrative d’appel de Nantes qui annula en février 2012 l’arrêté municipal de démolition partielle de l’église, contestant l’affirmation de la mairie que le bâtiment menaçait ruine. Cette décision fut confirmé par le Conseil d’État en décembre 2012, rejetant formellement la demande de pourvoi en cassation de la Mairie de Gesté qui voulait faire annuler la décision de la cour administrative d’appel. La mairie a ainsi épuisé tous les recours, et cette décision exemplaire devrait faire jurisprudence. L’église semble donc sauvée grâce à la ténacité d’une poignée d’habitants courageux attachés à l’identité de leur village. […]
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