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Paul Bourget, l’essayiste royaliste (2/2)

Reçu à l’Académie Française en 1894 à la place de Maxime Paul Bourgetdu Camp, Paul Bourget passera tour à tour de la poésie (premières années), au roman d’analyse (avant sa conversion), à un roman à thèse, avec en point d’orgue trois œuvres, L’Etape (1902 – «  c’est le triomphe de Maurras » s’exclamera Henri Bremond), Un Divorce (1904) et surtout le Démon de Midi (1914). Dans ces trois œuvres sont défendues les positions anti-modernes de l’auteur (particulièrement dans le Démon de Midi), la défense de la famille naturelle et la critique du système démocratique, autant de références salutaires à redécouvrir aujourd’hui.

Tombé gravement malade en 1934, Paul Bourget s’éteint au matin de Noël en 1935, à 83 ans, et sera inhumé au Cimetière du Montparnasse, à Paris.

A l’heure où les romanciers sans grand talent inondent les librairies, où les œuvres s’aseptisent et les écrits se conforment à une pensée « politiquement correcte », les ouvrages de Paul Bourget gardent toute leur pertinence et leurs qualités.

A lire, Paul Bourget sur Bonald :

«  La Révolution a été faite par des lettrés, des idéologues, des légistes qui sont allés toucher précisément à cette réserve de force. Bonald a, dès le premier jour, porté le combat d’idées sur ce terrain. Il a vu dans cette atteinte à la famille le crime moral de ces réformateurs dangereux « qui ont pris », disait-il énergiquement, « la société à démolir, pour avoir l’honneur et le profit de la reconstruire. Téméraire entreprise et dont ils ne pouvaient garantir que la moitié ! » Tout son effort a consisté à établir que la Famille est le commencement et le terme de la Société. Elle en est le commencement, car les rapports, de père, de mère et d’enfant sont primordiaux. C’est la cellule irréductible et qui ne peut se ramener à un élément plus simple. Elle en est le terme, car, suivant que le corps social est sain ou malade, cette cellule familiale est elle-même saine ou malade, en sorte qu’elle est tout ensemble, cause et effet. La méconnaître, c’est tout méconnaître. La détruire, c’est tout détruire. La restaurer, ce serait tout restaurer »1

1Paul Bourget, Sociologie et littérature : Études et Portraits, Paris, Librairie Plon,‎ 1906 (notice BnF no FRBNF31857079, lire en ligne), chap. II (« Le réalisme de Bonald »), p. 36 et 37.

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