Cholet, terre de mission pour la mémoire vendéenne
Lu sur l’excellent site Guerre de Vendée :
Reynald Secher a répondu hier soir à l’invitation de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Cholet (S.L.A.) pour exposer ses travaux d’historien. Sa conférence a montré la nécessité de ne pas relâcher notre effort à défendre le combat de nos aïeux de 1793 pour leurs libertés, jusque sur les terres qui l’ont porté.
Une soixantaine de personnes ont bravé la pluie et le vent pour trouver refuge dans la salle Paul Valéry, derrière l’Hôtel de Ville. Les esprits chagrins pointeront une mobilisation plus faible qu’à Vannes, La Roche-sur-Yon, etc., où se massaient chaque fois plus de 200 participants. Le temps fût-il si exécrable, le calendrier des vacances si peu favorable, ou la publicité pour l’événement insuffisante, aucun écueil n’aurait pu entamer la détermination de Reynald Secher. Bien au contraire, cela n’a pu que le convaincre davantage que rien n’est jamais acquis, même au cœur de la Vendée Militaire.
L’historien a par conséquent repris le fil de ses conférences entamées depuis la parution en octobre 2011 de son livre, Vendée, du génocide au mémoricide, avec un intérêt indéniable du public pour les documents qu’il a mis au jour. Et c’est dans un esprit de pédagogie – avec une aisance d’orateur qui lui permet de mener son exposé sans papier, deux heures durant – qu’il a conduit son auditoire à découvrir la nature réelle de la Terreur en Vendée. Etayant chacun de ses propos, Reynald Secher a ainsi démontré une fois encore les mécanismes qui ont mené au génocide de la population vendéenne.
Son travail ne s’arrête pourtant pas là, car l’historien a poussé l’étude vers un aspect jamais abordé de ce crime, initié en Vendée et répété lui aussi à plusieurs reprises au XXe siècle. Ce crime, auquel il a donné le nom de « mémoricide », ne consiste pas seulement en la négation du génocide ; il vise aussi – et surtout – à transformer les bourreaux en victimes et rendre les véritables victimes responsables de leur propre exécution. Cette vision macro-historique permet de sortir les Guerres de Vendée du cadre de la simple « guerre civile » dans lequel la plupart des historiens les ont trop longtemps enfermées.
La démonstration entame sérieusement le « bloc » de la Révolution, si cher à Clemenceau. Il n’est donc guère étonnant que la découverte des documents d’archives soutenant les travaux de Reynald Secher ait reçu si peu d’échos dans les médias traditionnels. En tous cas dans les médias français qui peinent à se libérer du dogme révolutionnaire. Notre conférencier nous l’a répété, il y a tant à faire aujourd’hui pour battre en brèche le mémoricide dont les Vendéens ont été victimes, en perpétuant leur histoire, en entretenant leur souvenir, en honorant leur résistance à la tyrannie.