L’avenir du lin dans le tissu économique breton
Trois siècles après la fin de l’âge d’or des toiles, laculture du lin et du chanvre peut-elle redonner du souffle à l’économie bretonne? Un universitaire et une association ycroient dur comme fer.
Pourtant, comme le sous-entend l’interrogation de la présidente de l’association «Lin et chanvre en Bretagne», ces plantes ont encore un rôle à jouer dans l’économie moderne de la région. Selon l’universitaire ChristopheBaley, plusieurs éléments favorables à l’éclosion sont réunis: «Le chanvre a bénéficié d’un travail de certification dans la construction, les graines oléagineuses réputées pour leur Oméga 3 sont reconnues en alimentaire, le lin textile pour la plasturgie entre dans la composition de pièces automobiles (étanchéité) et même dans l’aviation», remarque le professeur de l’Université de Bretagne Sud, spécialisé dans les matériaux. «Le marché s’ouvre, aux agriculteurs de s’en emparer».
2.000 hectares en Bretagne
En Bretagne, la culture du lin et du chanvre couvre 2.000 hectares. Une étude de l’Ademe-Bretagne estime que cette superficie peut être multipliée par cinq. Les terres limoneuses, baignées par un climat maritime, sont les plus propices. Comme la zone léonarde spécialisée, précisément, dans la culture du lin au temps lucratif des toiles bretonnes, exportées à travers le monde.
Filière à l’échelle du territoire
Le lin prendra-t-il sa revanche sur le chou-fleur? Il aurait, en tout cas, sa place dans le tissu économique local. «Il y a du potentiel pour créer une filière de production et de transformation à l’échelle du territoire. Cela s’inscrit aussi dans la logique de réduction des consommations énergétiques dues aux transports. Il faut savoir qu’aujourd’hui, du lin, produit en Normandie, part en Chine où il est transformé en vêtements pour le marché européen».