L’immigration augmente deux fois plus vite en Bretagne qu’en France
Les statistiques françaises, c’est oui à l’information de la société civile, mais en lui donnant un quart des données. A charge pour elle de naviguer entre les non-dits. Pour peu qu’elle s’intéresse à une région donnée éclatée entre deux entités administratives, et elle restera dans le noir. Et pourtant, l’immigration en Bretagne à cinq départements, ça existe. Il y en a même deux, et elles augmentent plus vite qu’en France.
Hier les médias de la République ont tous réussi à passer quasiment sous silence que la France compte 20% d’immigrés de 1e et de seconde générations, en moyenne. Et jusqu’au double dans le grand sud-est de l’Hexagone. Ironie du sort, les médias russes et chinois ont, eux, sorti ce chiffre que les médias Français ont planqué. La prochaine fois, l »Etat Français pensera à subventionner Chine Nouvelle.
Une Bretagne, deux immigrations
Depuis le recensement de 2006 jusqu’à la mise à jour de 2009, l’immigration a nettement augmenté en Bretagne. De 17 % en moyenne. Le Finistère est au point bas (14%), les Côtes d’Armor au point haut (20%). Mais deux dynamiques contraires se détachent, en Basse-Bretagne (22, 29 et 56) et en Haute-Bretagne (35,44). Le Finistère tient lieu d’interface. La répartition de l’immigration représente assez fidèlement l’organisation économique Bretonne.
Parmi les immigrés présents en Bretagne en 2006, 45.2% sont d’origine européenne et 31.2% d’origine africaine. En 2009, sur l’ensemble de la Bretagne, et parmi les seuls immigrés étrangers (titulaires d’une autre nationalité que française ou apatrides), qui représentent la première génération d’immigrés, la part des Européens ne représente que 39.22% et la part de ceux qui sont originaires d’un pays du continent africain 34.5%. La part des immigrés africains pèse de plus en plus fort dans le flux des étrangers qui s’installent en Bretagne. Avec les mêmes conséquences sur le modèle social qu’en France.
Pourquoi ? Parce qu’en fait, la répartition de l’immigration tient compte – dans un pays qui reconnaît la liberté d’aller et venir comme la France le fait – à la fois de la personne de l’immigré et de ses affinités communautaires. C’est pourquoi l’immigration chinoise se répartit essentiellement entre l’Ile de France et le Lyonnais. De très grandes agglomérations qui disposent de communautés anciennement établies, mais aussi de centres universitaires d’excellence. L’immigration d’origine africaine, moins bien formée, se dirige là où se trouvent des établissements de formation et des secteurs qui peuvent assurer l’emploi. Usines, BTP, voilà des secteurs économiques qui cartonnent en Haute-Bretagne, dans et autour des villes. Par ailleurs, certaines communautés peuvent s’appuyer sur l’histoire particulière des centres industriels qui importaient leur main d’œuvre. Ainsi des Polonais à Couëron ou à Soulvache ou des Turcs des fonderies de Châteaubriant.