Haro sur la gifle !
Sa condamnation avait ému les Français. Le maire de Cousolre a été finalement relaxé. Éduquer des enfants, c’est aussi faire preuve d’autorité.
C’est un témoignage précieux de l’état d’esprit des Français : les lettres adressées à Maurice Boisart, le maire de Cousolre, une petite ville tranquille de l’Avesnois, quasiment sur la frontière belge. Maurice Boisart est cet élu qui a vécu un calvaire judiciaire pour une banale histoire de gifle : « Le 24 août 2010, un jeune de Cousolre, que je connaissais bien, escalade un grillage pour récupérer un ballon. Je le sermonne, il me provoque et m’injurie. Et là, réflexe, je le gifle. […] L’affaire est enclenchée, elle ne s’arrêtera pas », résume-t-il dans un livre qui vient de paraître, Tout ça pour une gifle (Éditions Jacob-Duvernet).
Les parents portent plainte pour “violence par personne dépositaire de l’autorité publique”. Ils contestent la version du maire : leur fils ne l’aurait insulté qu’après avoir reçu la gifle. En février 2012, Maurice Boisart est déclaré coupable par le tribunal correctionnel : 1 000 euros d’amende avec sursis, 250 euros de dommageset intérêts pour “préjudice moral”, sans compter les frais de justice ! « Désagréable impression que l’époque est faible, réagit-il. Sous prétexte d’être pacifiste, on est laxiste. Sous prétexte d’être humaniste, on verse dans le ridicule. »
Le 10 octobre, la cour d’appel de Douai décidera quand même de le relaxer, les juges estimant qu’il avait apporté « une réponse adaptée à l’atteinte inacceptable portée publiquement à l’autorité de sa fonction ». N’empêche : deux ans de procédure pour une gifle ! « À l’évidence, l’événement a dépassé ma modeste personne, écrit Maurice Boisart ; je suis en quelque sorte devenu le porte-drapeau de tous les adultes en butte à des adolescents mal élevés et insolents. »
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