13 février 1791 : échauffourées à Vannes
Le 5 février 1791, les administrateurs du directoire du Morbihan sollicitent des renforts auprès du président de l’assemblée nationale : « aujourd’hui, M. le président, ce n’est pas un régiment qu’il nous faut. Notre département et les quatre qui l’avoisinent, égarés par les prêtres demandons […] une armée et des commissaires. Nous sommes à la veille d’une convulsion générale. Le fanatisme secoue ses torches […] Dans cette position, nous prions l’assemblée nationale de préparer sans délai les secours puissants que sollicite avec insistance notre malheureux département ».En effet, dans les paroisses des environs de Ploërmel, les paysans établissent des gardes de nuit pour empêcher la fermeture des églises et l’arrestation du clergé. Deux cents à trois cents paysans se rendent le 7 février au matin à Auray pour transmettre au directoire du district une pétition. Le même jour, trois cents paysans se dirigent vers Vannes. Tous affirment leur attachement à l’évêque et à leurs recteurs et ne veulent pas qu’on les inquiète avec le serment.
Le directoire demande immédiatement « quatre canons et le nombre d’artilleurs nécessaires ». Ce sont « 504 hommes de la garde nationale de Lorient et cent hommes de la garnison du Port-Louis auxquels se [joignent] à Landévant cent cinquante hommes du bataillon auxiliaire des colonies » et « un détachement de la garde nationale du Port-Louis et d’Hennebont » qui arrivent le surlendemain.
Sabre en bandoulière, les militaires envahissent la cour de l’évêché et montent jusqu’aux appartements de Mgr Amelot qui s’enfuit par le jardin. Il est repris et gardé militairement dans son palais. La rumeur se répand que l’évêque est prisonnier.
Le 13 février 1791, des paysans des paroisses de l’est de Vannes se dirigent sur la ville pour libérer leur évêque. Les soldats les stoppent au Liziec, sur la route de Rennes. Le commissaire au roi au district de Vannes rapporte : « Les attroupés, que les rapports avaient accusés être d’abord de 1 500 à 1 600, ne lâchèrent pas tous le pied ; on assure qu’il en resta un parti d’environ quatre cents, qui attendirent de pied ferme nos braves dragons de Lorient qui formaient l’avant-garde […] Les attroupés firent plusieurs charges ; on fond sur eux le sabre à la main, et l’on parvient à les dissiper. Plusieurs attroupés sont restés sur le carreau. Le nombre de morts sera toujours un mystère, sûrement deux, peut-être quatre, peut-être dix, ont été tués, les mutins n’ayant pas tardé à enlever les corps morts. Le nombre de prisonniers est de vingt-neuf. »
Cet article évoquant le soulèvement, le premier dans l’Ouest, des paysans des alentours de Vannes, a déjà été évoqué sur le Blog du Souvenir Chouan de Bretagne à partir de documents et non à partir d’un simple « pompage ». De plus l’avoir illustré par le tableau de l’exécution du Père Pierre-René Rogue le 3 mars 1796 est stupide. Que la Troupe des Coeurs de Chouans se cantonne dans ses scénettes.
Bonjour,
Pourriez vous, s’il vous plait, nous communiquer le lien vers l’article correspondant sur le blog du Souvenir Chouan de Bretagne ?
En attendant de trouver une image plus adéquate, nous allons changer l’image de l’article.
Enfin, appréciant grandement le travail de la Troupe des Coeurs de Chouans, je ne leur jetterai pas la pierre pour une simple « erreur » historique. S’il faut sans nul doute la corriger, rigueur historique oblige, c’est tout à leur honneur de s’intéresser ainsi à l’histoire des Guerres de l’Ouest et de vouloir transmettre cette histoire par une voie ludique.
En vous souhaitant une agréable journée,