Société

VIDÉO. Manif pour tous : questions sur des interpellations

« Je viens d’être appelé par une cliente qui se trouve dans votre panier à salade et qui m’a dit qu’elle avait été arrêtée pour rien. C’est un abus d’autorité. » Mercredi 29 mai, boulevard du Palais à Paris, Jérôme Triomphe, 38 ans, avocat, brandit le Code pénal devant les portes du tribunal de grande instance. Des policiers de la préfecture de police de Paris viennent d’interpeller plusieurs étudiantes venues soutenir des manifestants « anti-mariage pour tous » jugés en comparution immédiate devant la 23e chambre correctionnelle. Motif de l’arrestation ? Selon l’avocat, c’est uniquement parce que les étudiantes portent un tee-shirt « anti-mariage pour tous ». Dans les faits, aucune image ne montre leur arrestation.

Retenue dans le fourgon de police stationné devant le palais de justice, l’une d’entre elles a eu l’idée d’appeler depuis son téléphone portable l’avocat. Jérôme Triomphe, qui filme la scène avec son iPhone, crie son indignation et menace de prison des fonctionnaires mi-amusés, mi-embarrassés. En effet, l’article 432-4 punit de sept ans d’emprisonnement toute personne dépositaire de l’autorité publique se rendant coupable lors de l’exercice de sa mission d’ordonner ou d’accomplir arbitrairement un acte attentatoire à la liberté individuelle.

« Je ne vous parle pas, je reçois des ordres, vous m’empêchez de faire mon travail », rétorque à l’avocat une jeune policière en uniforme. « Puis-je avoir le nom de la personne qui vous a donné l’ordre d’arrêter ces gens », interroge, vindicatif, Me Triomphe. Pas de réponse. Sous la pression de l’avocat, les étudiantes seront finalement relâchées et reconduites au métro par les forces de l’ordre. Cela constitue là encore, selon Me Triomphe, une infraction à la liberté d’aller et venir. « Cette vidéo illustre parfaitement les arrestations arbitraires qui se perpétuent depuis deux mois en marge des manifestations anti-mariage pour tous, affirme Me Jérôme Triomphe. Mais là, en relâchant immédiatement ces étudiantes, c’est la première fois qu’ils reconnaissent l’illégalité de ces interpellations. »

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