A Dol-de-Bretagne, un joyau de l’art religieux
Saint-Malo est à une demi-heure de route du monastère. Le Mont-Saint-Michel à trois quarts d’heure. Plus proche de Beaufort, la cité médiévale de Dol-de-Bretagne, dont la cathédrale Saint-Samson se révèle dans toute sa splendeur massive lorsque, venant du monastère, on dépasse le village de Baguer-Morvan.
Édifiée à partir de 1203, la cathédrale, de style gothique normand, est l’un des plus beaux édifices de granit de Bretagne. Sévère d’apparence, et un peu bancale avec sa tour nord restée inachevée, elle procure, dès qu’on en franchit le portail, une impression d’élancement, d’élévation, de raffinement. D’emblée, résume le P. Marcel Gasnier, curé de la cathédrale,« on est invité ici à lever le nez et à ne pas regarder ses pieds ».
Et de fait, le regard justement est attiré vers le chœur et, au-dessus, la verrière orientale « la plus grande et plus ancienne de Bretagne » qui propose selon lui une « théologie de l’espérance qui inspire la paix », avec le Christ représenté vêtu de vert et non du rouge habituel ; 48 médaillons la composent, qui représentent l’enfance et la passion du Christ, mais aussi l’histoire d’Abraham, et celle de saint Samson, moine évêque venu du pays de Galles qui fonda la ville au VIe siècle, et de manière plus étonnante, des femmes : sainte Marguerite d’Antioche et sainte Catherine d’Alexandrie, ainsi que les six premiers évêques de Dol.