La république et les langues régionales, un débat en trompe-l’oeil
Un récent article sur le site Causeur, intitulé « Langues régionales et identité nationale« , soulevait d’une assez belle manière la récurrente question de la reconnaissance officielle des langues régionales, en prenant les exemples typiques du breton et du corse. Passant par des citations révolutionnaires et jacobines, l’auteur présente un tableau assez exhaustif et intéressant des positions républicaines sur la question, et notamment cette belle conclusion auquel on ne peut qu’adhérer :
« les langues régionales font partie de notre patrimoine et donc de notre identité : elles sont l’expression d’une véritable diversité, une diversité au sens braudélien, c’est-à-dire endogène et inscrite tant dans notre géographie que dans notre histoire«
Splendide condensé d’un article admirable sur bien des points, mais qui pêche par un mal propre à notre société : l’absence totale de considération réellement politique de la problématique, c’est à dire l’impossible décentralisation républicaine.
Car si les sources même du jacobinisme républicain y sont abordées, citant au passage ces fameux mots de Barrère : « chez un peuple libre, la langue doit être une et même pour tous », il n’est nullement question de la véritable question régionaliste et des différentes argumentations développées en leur temps par les pensées politiques véritablement attachées à la question des identités locales. Pourtant, en prenant la plus célèbre, celle de l’Action Française, il apparait évident que la recherche républicaine d’une réelle et totale décentralisation reste vouée à l’échec.