Les frères Cougnon, capitaines de paroisse de Saint-André-Goule-d’Oie (85)
Le cimetière de Saint-André-Goule-d’Oie, petite commune vendéenne au nom plein de charme rustique, abrite une tombe discrète, une simple stèle restaurée, frappée d’un nom, sans date, celui de François Cougnon. Aucune inscription ne mentionne qu’il fut une célébrité locale au temps des Guerres de Vendée.
La tombe de François Cougnon dans le cimetière de Saint-André-Goule-d’Oie
Ce nom apparaît dans plusieurs ouvrages d’histoire au tout début de l’insurrection vendéenne. L’abbé Deniau le mentionne dans un épisode resté fameux, lorsque les jeunes gens de Saint-André-Goule-d’Oie se rassemblèrent dans la nuit du 11 au 12 mars 1793, sous la conduite de ce François Cougnon, qui les mena à leur premier combat. L’historien ajoute en note que le jeune capitaine périt accidentellement quelques mois après cette affaire en manipulant son fusil (1).
En fait, il n’en est rien, puisque François est décédé au Coudray, à Saint-André-Goule-d’Oie, le 15 décembre 1848, et que cette courte carrière en tant que capitaine de la paroisse fut celle de son frère Christophe, surnommé Tophliet (sobriquet pourtant indiqué par l’abbé Deniau).
Les deux hommes étaient les fils de Jacques Cougnon et de Marie Chacun. Tous les deux nés aux Essarts, Christophe le 13 août 1761, François le 25 mars 1766, ils tombèrent ensemble sous le coup de la loi ordonnant la levée des 300.000 hommes, à laquelle ils refusèrent de se soumettre. Plein de charisme, l’aîné galvanisa les conscrits de la paroisse pour les inciter eux aussi à refuser le tirage. Le 11 mars, plusieurs de ces réfractaires s’en prirent à Guesdon, le maire de Saint-André, qui avait établi la liste des noms à tirer au sort, et l’assommèrent à coups de bâtons. Marchand, son adjoint, subit le même sort.