L’historien Jean Sévillia à Nantes: « Aucune crise n’a eu raison de la France »
Ce jeudi 20 février, plus de 300 personnes se sont retrouvées salle Bretagne, à Nantes, pour écouter Jean Sévillia parler de son dernier ouvrage » Histoire passionnée de la France « . Invité par l’Institut Nantais Historique et Littéraire (INHL), cet historien, rédacteur en chef adjoint du Figaro Magazine, spécialiste des Habsbourg, s’est fait connaître du grand public lors de la parution en 2003 d’ « Historiquement correct », un essai au titre évocateur. Au cours de son intervention, il donnera sa réponse à la question posée par Pierre Gaxotte en 1964 dans son « Histoire des Français » : « L’espérance n’est-elle pas au cœur de cet esprit français? ».
Après avoir précisé sa conception de l’Histoire – « la vie d’une communauté politique dans la durée » – et fait un bref rappel des événements des 100 dernières années qui ont bouleversé le visage de notre pays – deux guerres mondiales, l’occupation et la guerre civile, la décolonisation, l’urbanisation, la mondialisation, la déchristianisation, – Jean Sévillia constate qu’aujourd’hui « le modèle national est évacué ».
Reprenant les grandes étapes de la formation spécifique de la France par « un Etat qui a construit la nation », il en donne les grandes étapes depuis Clovis, en passant par Charlemagne, les Capétiens, jusqu’au traité de Rome qui en instituant la CEE – Communauté économique européenne – a bouleversé la notion de souveraineté. De même, la place centrale de la foi chrétienne, issue du baptême de Clovis, a disparu par étape : fin de l’unité du royaume avec les guerres de religion, idéologie anticatholique des Lumières, mise en œuvre par la Révolution, en particulier Robespierre, puis la République. Le conférencier insiste sur le fait que ce que certains désignent comme « l’anti France » est le fait de Français. Cela veut dire que la France connaît la division religieuse mais aussi sociale et politique. Il n’y a pas « de peuple uni et pacifique » mais une confrontation. Stendhal a dit que « le Français est un animal de guerre civile ». C’est, rappelle Jean Sévillia, une composante de l’identité française.