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Cécile Duflot, santa subito !

Je sais bien : ce ne sont pas des manières. D’habitude, on attend d’un chrétien qu’il soit bien mort pour le vouer à la gloire des autels. Mais parfois la sainteté se manifeste, en certaines âmes, avec un tel éclat qu’on a toutes les raisons de les croire touchées par la Grâce. C’est le cas de Cécile Duflot. Il y a quelques jours encore, on nous aurait dit qu’elle venait d’être mise sous cloche au pavillon de Sèvres pour offrir aux générations futures un étalon assez fiable de la bêtise en politique, nous aurions trouvé ça normal. Seulement, à chacun sa rédemption : il ne lui aura fallu qu’un seul mot pour s’extirper de sa condition et devenir une authentique figure de l’Eglise militante.

Car en appelant les catholiques de France à un sursaut de solidarité, Cécile Duflot pose à chaque chrétien la plus fondamentale question qui soit. Oui, face aux pauvres, que nous avons le devoir d’accueillir comme si c’était le Christ lui-même qui venait à nous, l’Eglise n’en fait pas assez.

Certes, il y a bien quelques petits trucs qui s’appellent le Secours Catholique, la Société de Saint-Vincent-de-Paul, les congrégations et les paroisses qui ouvrent leurs portes toute l’année aux pauvres et aux malades. Il y a bien toute l’œuvre de l’Abbé Pierre, dont il faudra nous démontrer qu’elle ne puisait ni son inspiration ni sa vigueur dans le témoignage des Evangiles. Il y a bien quelques centaines de milliers de catholiques qui, partout dans le pays, s’activent discrètement pour faire reculer la misère. Par la prière et par l’action.

Ce n’est pas suffisant, nous dit Cécile Duflot. Elle a raison ! Pourquoi a-t-elle raison ? Parce qu’elle est bien placée1 pour connaître tout à la fois la gravité de la crise et l’incompétence du gouvernement. Puisque l’Etat n’y peut rien, il ne reste plus que l’Eglise.

Les chrétiens ont donc en face d’eux – c’est un ministre qui leur apprend – un gouvernement qui est tellement en-dessous de tout qu’il s’en remet à la grâce de Dieu. Il ne faut pas prendre à rebours les propos de Cécile Duflot, ni se vexer pour les leçons de conduite et de morale qu’elle prodigue. Il faut la croire : c’est une bonne fille.

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