27 février 1823 : Naissance d’Ernest Renan
Né en 1823 à Tréguier d’un père capitaine de navire et républicain convaincu et d’une mère originaire de Lannion et royaliste, Ernest Renan fut toujours tiraillé entre les idées opposées de ses parents.
Il a cinq ans lorsque son père meurt et que sa soeur Henriette, de douze ans son aînée, devient l’autorité morale de la famille. Brillant élève au séminaire de Tréguier, il obtint tous les prix en 1838. Sa soeur obtint alors qu’il la rejoigne à Paris pour entrer au séminaire Saint-Nicolas-du-Chardonnet, établissement réservé aux enfants de la noblesse et aux brillants élèves.
« La vie de Jésus »
En 1840, déçu par le catholicisme superficiel de l’établissement, il entre au séminaire d’Issy-les-Moulineaux. Mais bientôt, initié à l’hébreu, il constate des contradictions dans les écrits saints et s’éloigne peu à peu de la foi : reçu premier à l’agrégation, il est nommé professeur au lycée de Vendôme. De 1860 à 1861, il séjourne au Liban et en Syrie avec son épouse Cornélie et sa soeur Henriette qui y décède. C’est aussi durant ce séjour que Renan écrivit « La vie de Jésus ». Cet ouvrage où Renan explique que Jésus doit être approché comme un autre homme et la Bible étudiée comme tout document, sème le scandale et les hauts cris de l’église catholique. Le pape Pie XI le traite de blasphémateur européen et le ministre de l’instruction publique l’interdit de cours au collège de France.
Malgré tout, les mentalités évoluant, en 1 878, il est élu à l’Académie française et en 1883, il devient administrateur du collège de France. En dehors de sa critique des religions qu’il eut le courage de proférer, Renan reste actuel dans sa définition de l’idée de nation : « La nation, c’est avoir fait de grandes choses ensemble et vouloir en faire encore. »
Son intérêt pour la Bretagne est également toujours présent dans des oeuvres comme « L’âme bretonne » et « Souvenirs d’enfance et de jeunesse ». En témoignent des phrases telles que : « J’étais, je suis patriote et je ne me désintéresserai jamais de la grande patrie française ni de la petite patrie bretonne. » Ou encore : « Comparée à l’imagination classique, l’imagination celtique est l’infini comparé au fini ». (Essais de morale et de critique, page 386). Ernest Renan resta fidèle à sa Bretagne et passa ses étés de vieillesse à Louannec. A la fin de sa vie, il déclara : « Tout est possible, même Dieu. »
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