6 Juin 1795 : les républicains et chouans s’affrontent lors de la bataille d’Argentré
Le 6 Juin 1795, pris au piège, Humbert tente une sortie avec ses grenadiers (500 hommes selon le rapport républicain, 1 200 selon Adolphe Orain, 1 500 selon Pontbriand) pour attaquer les troupes de Couëbouc et marche sur Étrelles. Couësbouc espère l’arrivée de Boisguy et fait embusquer ses hommes au village du Bois-Béziers, il reçoit entre temps les compagnies du Pertre, d’Étrelles et d’Argentré en renfort. Ses forces s’élèvent alors à 800 hommes, mais beaucoup sont sans armes. Les Républicains lancent alors la charge et font plier leurs ennemis, plusieurs Chouans prennent la fuite, mais une poignée d’hommes armés parvient à résister pendant deux heures.
Boisguy arrive alors en renfort avec 700 hommes et rééquilibre les forces. Il attaque par la chaussée de l’étang des Rochers, près du château des Rochers-Sévigné, et repousse les Grenadiers qui perdent 30 hommes dans une contre-attaque. Pendant ce temps, Guy du Boisguy, passe le marais de l’étang, que les Républicains croyaient infranchissables et les attaque sur leur flanc droit. Les Républicains battent alors en retraite en bon ordre et rejoignent le général Humbert, aux prises avec Couësbouc. Les Chouans de Vitré se défendent vigoureusement, mais plus de la moitié du bois tombe aux mains des Républicains. Mais Boisguy et les Chouans de Fougères font leur jonction avec ceux de Couëbouc et rééquilibrent le combat.
Républicains et Chouans s’abritent alors derrière les arbres, chaque parti cherche à rester maître du bois, mais aucun ne prend l’avantage. L’affrontement dure jusqu’à deux heures de l’après-midi, les tirs se font de plus en plus rares et les soldats des deux camps, fatigués, cessent de combattre, cherchant plutôt à rester maîtres de leurs positions qu’à attaquer. Mais alors que les soldats se reposent, une foule de paysans accourt des environs et environne le champ de bataille, tout en restant suffisamment éloignés des combattants.
Au bout d’un quart d’heure, le feu reprend, les paysans poussent alors des exclamations et encouragent les Chouans. Mais les Républicains n’ont plus l’initiative et se retrouvent en position de défenseurs. Seules trois compagnies de grenadiers tentent une charge sur le flanc gauche contre un poste que les Républicains devaient prendre s’ils voulaient éviter d’être pris de flanc, mais les Chouans repoussent l’attaque. Les cris des paysans font également croire à Humbert que les Chouans sont plus nombreux qu’ils ne le sont réellement, il ordonne alors la retraite qui s’opère en bon ordre sur la route de Vitré.